Né à Nkongsamba dans la région du littoral au Cameroun, Nick Parker Biapa est un jeune mannequin qui excelle à l’étranger notamment au Brésil et en Philippines puisque médaillé de Bronze en novembre 2018 a la compétition internationale ”Man of The world”. Le natif Camerounais soucieux du développement du secteur du mannequinat dans son pays, nous racontes ses aventures périlleuses en tant que mannequin noir à l’étranger, la résilience de son contrat avec l‘Agence Vogue suite à une arnaque mais et surtout il refute les propos du mannequin Cheick Thiam sur quelques notions concernant ce métier dont ils sont une passion commune.


Laura Dave Média : Nick Parker, Merci de répondre à nos questions.
Nick Parker : Merci à vous aussi.
Laura Dave Média : Nick Parker quel est le titre qui vous identifie le mieux, Top Model? Mannequin ? ou alors Model tout simplement ?
Nick Parker : Pour le moment je suis Mannequin de podium et model photo, je n’ai pas encore assez d’expériences et de renommée pour me prévaloir le statut de top model, le chemin est encore long.
Laura Dave Média : Bien que vous soyez aujourd’hui en occident, comment était l’enfance de Nick Parker ?
Nick Parker : Bon j’ai eu une enfance simple comme la plupart des gens, je suis né à Nkongsamba mais, j’ai grandi à Douala où j’ai d’ailleurs suivi mon cursus primaire avec brio, ensuite je me suis rendu à Bangangté après mon CEP, là c’était pour suivre les études secondaires. Après l’obtention du Baccalauréat, je le suis rendu à Yaoundé où j’ai passé une année à Siantou pour après continué à l’université de Buea. J’étais aussi un peu délinquant.



Laura Dave Média : A quel moment décidez-vous de faire carrière dans le mannequinat ?
Nick Parker : Sincèrement je me suis retrouvé dans le mannequinat de façon inattendue. Il est vrai qu’au secondaire et à l’université je participais déjà aux différents concours Miss/Mister, mais plutard devenir mannequin c’était impensable car, je me voyais dans les bureaux climatisés, à la télé où a la radio. En fait c’est à cause du chômage que je suis devenu Mannequin ; après ma licence en journalisme et communication de masse de l’université de Buea, je viens à Douala où je m’inscris en Master Option Communication Sociale et Médiatique. Cependant c’est difficile de joindre les deux bouts, j’ai cherché du travail en vain c’est ainsi que je décide de me lancer dans le mannequinat en espérant une opportunité à l’étranger.


Laura Dave Média : Comment avez-vous réussi à surmonter les préjugés autour de votre métier actuel, puisque très souvent taxé de hors contexte surtout en Afrique ?
Nick Parker : Dans tous les domaines il y’a des préjugés, je me suis heurté à ma famille, c’était très difficile!
Les insultes par ci par là, le dénigrement, bref tous ce qui est pire comme injures j’ai reçu. Je suis une personne focus et je sais ce que je veux et ce que je vaut. Lorsque je le fixe une objectif et que je pense que celui-ci sera bénéfique pour moi, je ne gère pas l’avis des gens car je pense que je suis assez instruit et mature pour discerner ce qui est bien et ce qui est mauvais.
Laura Dave Média : D’après vous, il y’a t-il une différence entre Mannequin et Top Model ?
Nick Parker : Bien sur il existe une différence.
Tous le monde peut devenir mannequin mais tous le monde ne peut devenir top model. Le top model c’est l’élite du mannequinat, c’est le sommet de la pyramide car les top modèles sont les plus demandés.
La première différences de situe au niveau du salaire. un top model qu’on engage pour son physique et sa notoriété est mieux rémunéré pour le même nombre d’heures de travail qu’un mannequin lambda. Le top model travail dans un milieu extrêmement exigeant, notamment au niveau du poids surtout pour les femmes il faut mesurer 1,72 m et avoir des mensurations tournant autour de 90 cm tour de de pointrine, 60 cm de tour de taille et 90 cm de tour de hanches. Un mannequin doit aussi avoir un physique exceptionnel et attrayant mais les exigences ne sont pas les mêmes.



Laura Dave Média : Les mannequins sont très souvent contraint de percevoir des cachets qu’ils disent ne pas mériter quel est le commentaire que vous pouvez faire sur ce sujet?
Nick Parker : C’est vraiment déplorable cette situation, et celà est très récurrent dans des pays où la mode n’est pas valorisée, je prends le cas du Cameroun par exemple ou je pense que les tords sont partagés entre Mannequins et promoteurs. Les mannequins ne sont pas respectés et ces mêmes mannequins ne se donnent pas de la valeur, étant donner qu’ils sont prêts à tout pour être sous les feux des projecteurs, c’est ainsi qu’ils se laissent bafouer par les différents promoteurs.
Laura Dave Média : Quel est d’après vous la solution à ce type de conflits ?
Nick Parker : Si tous les mannequins s’unissent pour la même cause, mettaient sur pied un syndicat solide pour dénoncer cette insulte ceci changerait, mais hélas !



Laura Dave Média : Vous avez réussi à vous faire un nom et une notoriété au Brésil, comment se passe de quotidien Nick Parker ?
Nick Parker : Honnêtement je n’ai pas encore atteint mon objectif ici au Brésil, je me bats encore pour pouvoir le faire un nom. C’est très compliqué car le racisme ici est une mode, sanst toutefois parler de xénophobie, en plus d’être noir, je suis un africain. La concurrence est grande car le Brésil a également une population noire, 56% de la population est noire. J’obtiens tout de même des jobs comme model photo, pour des marques de vêtements et aussi je participe a certaines émissions TV. Mais je ne suis pas encore satisfait, ce que j’ai réalisé en 6 mois aux Philippines, je ne l’ai pas encore fait en 2 ans au Brésil. Heureusement que je ne vis pas uniquement du mannequinat car je suis réceptionniste dans un hôtel 4 étoiles et j’étudie également en espérant changer de pays.



Laura Dave Média : En 2018 vous avez été médaillé dans la catégorie ”Best Body” au Man or thé World aux Philippines. Quel est premièrement le sentimeny qu’on a d’avoir ce titre honorifique ? Qu’est ce qui d’après vous aura joué en votre faveur ?
Nick Parker : Il est vrai que j’étais très heureux de voir le drapeau de mon pays s’afficher en grand plan lorsque je reçevais cette médaille. Très ému aussi car ceci était le couronnement d’une dur labeur, d’un Espoir et c’était le deuxième sacre car le premier était lors de Mister Earth 2018 où mon projet écologique à reçu le 3e prix du meilleur projet environnemental. Je pense que ma prestance, ma détermination et mon physique ont été les atouts majeurs. C’est grâce au concours Man of The World que les opportunités se sont présentées à moi, après celui-ci mon quotidien avait littéralement changé et c’est en ce moment que j’ai décidé de m’installer en Philippines et poursuive ma carrière mannequin.



Laura Dave Média : Et un an après vous signez chez VOGUE Brésil, c’était quoi en fait les clauses entre vous et ce célèbre magazine ?
Nick Parker : Ce fut le contrat le plus insultant depuis mon existence. J’étais très naïf !
En fait lorsque j’arrive au Brésil avec un visa de travail d’un an et pour le renouveler, je devais travailler et, le seul domaine était dans la mode; je ne parlais pas encore la langue portugaise et mon agent un Brésilien m’a fait signé ce contrat en portugais ce qui de disais en Anglais était différent de ce qui était dans le contrat en portugais. Je devais avoir 10% des revenus, je ne suis pas logé, et je ne peux pas exercer dans un autre domaine car je dois toujours être disponible. C’est grâce à un ami à moi Christian Elima un mannequin camerounais qui vit au Brésil depuis plus de 5 ans que je me suis rendu compte de cette arnaque, lui même a presque été une victime.
Après ça j’ai porté plainte a l’agence en question et j’ai d’ailleurs gagné puis le contrat a été annulé. Aujourd’hui je suis dans une autre agence où je reçois 80% de mon travail.

Laura Dave Média : Vous a-t-on déjà traité d’homosexuel et quel est vôtre réaction ?
Nick Parker : J’ai perdu un contrat de près d’un million parce que je ne suis pas homosexuels. Le promoteur a voulu avoir ses relations avec moi avant de me donner le job, je me suis vu refuse des jobs bien rémunérés juste pour le fait que je ne sois pas gay. Au Cameroun plusieurs personnes disent que je suis homosexuels, jusqu’à même au niveau de certaines tantes. Et ceci le fait plutôt rire car j’ai une philosophie, c’est de ne jamais laisser l’opinion négative de certaines personnes devenir ma réalité, déjà si je suis bonne collaboration avec ma mère, ma tante qui m’a élevé et ceux qui me connaissent bien et me font confiance, alors je m’en fou des autres.
Laura Dave Média : Quels sont vos rapports avec Freddy Mayongo, Manuel Tacchini, Arnorl Batifilek, Lionnel Tchamabo…
tous des mannequins et top model aujourd’hui ?
Donnez-nous votre top 5 des meilleurs mannequins du Cameroun ?
Nick Parker : Sincèrement je n’ai aucun rapport avec ces autres mannequins cités, chacun évolué dans son couloir, mais j’ai déjà échangé avec Marie Noëlle Graobe chez qui j’ai bénéficié de quelques conseils et orientations. Le grand Thierry Claude Mbouck qui me suit au quotidien et pour qui j’ai beaucoup de respect et également Saïd Diakité avec qui je discute constamment.
Pour mon top 5: Marie Noëlle Graobe c’est la meilleure actuellement au Cameroun,
Freddy Mayongo, Thierry Claude, Jasaid, Lionnel Tchamabo, Hopp Lydia.
Laura Dave Média : Quel est votre actualité en ce moment ?
Nick Parker : Étant donner que le Brésil est actuellement le pays le plus touché par la Covid-19, les activités ne fonctionnent plus normalement, tout est presque fermé. L’hôtel où je travail a fermé. Je gère mon quotidien en faisant quelques photos pour des petites marques de vêtements en ligne et je reçois aussi des sous grâce à la vente de mes photos en ligne. Domaine étude, je suis des cours en ligne option Gestion Hôtelier à l’Essec de Paris. voilà ainsi comment je gère en attendant la fin de la pandémie.

Laura Dave Média : Un mot de fin.
Nick Parker : Le mannequinat est un métier comme tous les autres et les mannequins doivent être valorisés et respectés car ce n’est pas un métier facile. Le jeune qui aimerait être mannequin, devrait suivre une bonne formation, c’est très important et aussi travailler, être passionner, déterminer et surtout le plus important faire preuve d’humilité. Je reste disponible pour des conseils, pour partager ma petite expérience et à collaborer avec ceux qui veulent se lancer dans ce domaine.



Laura Dave Média : Merci d’avoir répondu à nos questions.
Nick Parker : Plaisir partagé.
Propos recueillis par Serge Bonny