Animateur, co-fondateur du festival slam-up et actuellement vedette du stand-up sur le territoire Camerounais, le natif de Bansoa Ulrich Takam de Passage à Douala il y’a peu de temps s’est livré le temps d’une interview dans les locaux de Laura Dave Média sur son parcours d’humoriste jonché d’embûches qui par la grâce divine aura littéralement contribué à son succès aujourd’hui.
Ulrich Takam se raconte dans Entretien Avec…
Laura Dave Média : Bonjour Ulrich Takam et bienvenue dans les locaux de Laura Dave Média.
Ulrich : Bonjour, Merci de me recevoir !
Laura Dave Média : Votre talent n’est plus à en douter depuis ces 5 dernièrs années. Quand vous faites une rétrospective qu’elle est le sentiment qui vous animes?
Ulrich Takam : ”GRACE DIVINE”, je dirais…
Je n’avais pas réellement prévu tout ce qui m’arrive aujourd’hui. Mon rêve à toujours été d’être animateur et de vivre ma petite vie. Nous essayons à notre manière de marquer les gens par nos différentes productions et je pense à mon humble avis que ça n’émane que de la grâce divine.
Laura Dave Média : Comment se présentait l’enfance du fils de Maman Monique à l’époque ?
Ulrich Takam : (Rire) Honnêtement j’étais Villageois !
Il n’y avait rien de particulier en dehors de la villageoisie, je faisais l’école et les champs aussi. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles j’aimais l’école, tu aimes l’école parce que tu n’as pas envie que le week-end arrive, tu es contraint de supporter l’école.
Mon enfance était plutôt calme, nous sommes 8 enfants issues des entrailles de ma mère, mais mon père c’est un artiste (rire) avec plusieurs enfants.
Laura Dave Média : Comment se fait la transition ou le passage d’étudiant de Ngoa-ekele, formation à l’Enieg (École Normales d’instituteurs de l’enseignement) et le statut d’humoriste Aujourd’hui?
Ulrich Takam : Après l’obtention de mon Baccalauréat, ma mère Ma’a Monique me contraint à faire l’ENIEG, c’était à la base une année très difficile pour moi mais, qui plutard m’a donné un capital pour décoller.
Après le CAPIEM, je décide d’aller à Yaoundé pour me chercher et c’est ainsi que je tombe amoureux du théâtre à l’université de Yaoundé 1, je me retrouve sur scène grâce à la filière art du spectacle et je prend goût.
Je pense que mon succès aujourd’hui c’est Dieu qui est à l’origine de celui-ci par le biais de mes collaborateurs en occurence ma maison de production et surtout ceux et celles dont mes fans qui m’ont porté jusqu’à ce niveau.
Laura Dave Media : D’où vient la motivation de Ulrich Takam malgré les préjugés par rapport aux métiers de l’audiovisuel ?
Ulrich Takam : Ma motivation c’est l’argent !
Du moment où je réussis à payer mes factures d’eau et d’électricité mais, en plus je suis passionné, je trouve du plaisir en faisant de l’humour, je suis à l’aise quand je suis sur scène.
Des préjugés? pas vraiment!
Je n’accordais pas trop de temps aux on dit vu qu’en ce moment j’avais déjà réussi à satisfaire ma mère par l’obtention du CAPIEM pas pour dire que n’en subissais pas, au contraire et cette histoire a commencé à partir du choix de ma filière qui pour beaucoup étaient un scandale, celui de choisir les arts du spectacle au détriment des filières comme l’histoire, la géographie LMF et autres…
J’encaissais depuis et j’ai appris à me foudre pas mal de ce que les gens disent.
Laura Dave Média : Ulrich Takam se fait plus connaître au sein du groupe ”les Baos”, lauréat de l’act 12 des canal 2’or. Comment se fait la connexion avec ce groupe?
Ulrich Takam : Pour les Baos, j’étais déjà dans le stand-up mais après j’ai eu une envie de toucher à d’autres couloirs parce que, l’humour en salle et l’humour sur le web c’est deux styles différents, c’est pas la même approche humoriste… Le terrain du web m’intéressais bien et surtout le travail en équipe. La légende un camarade à l’université de Yaoundé 1 m’interpelle et je me dis que c’est pas mal, je me lance et succès vient tout doucement. Il faut dire que les baos ont mis de la lumière sur mon travail, mais j’existais déjà.
Laura Dave Média : Ulrich Takam aujourd’hui c’est une kyrielle de production sur youtube les délires de Takam, les feats de Takam, les parodies de Takam… d’où vient le financement de ces différents projets ?
Ulrich Takam : Je n’avais pas de choix en ce qui concerne mon lancement dans la production, d’ailleurs j’en ai été depuis et pour moi c’était une stratégie pour avoir un peu plus d’argent…
La passion est là, la volonté aussi mais, le plus difficile c’est le financement, la production est extrêmement coûteuse. Le financement vient de moi, des annonceurs, du placement des produits, de l’UNESCO, l’UNICEF, les Brasseries du Cameroun. On a une masse salariale de près d’un million cinq cent mille, et chaque mois on doit être capable de générer cela.
Laura Dave Média : Est-ce a dire que tous les acteurs qui sont sur vos projets sont bien rémunérés à la fin?
Ulrich Takam : Bien payé ??
Les acteurs au Cameroun ne sont pas bien payés, il n’ya aucune Production qui paye bien les acteurs au Cameroun et c’est prétentieux de ma part de dire que je paie bien mes acteurs, je m’arrange juste à ce qu’ils ne supportent aucune charge étant à mes côtes pour les tournages et autres.
Laura Dave Média : Comment Ulrich Takam réussit à intégrer les peoples dans ses projets notamment Valérie Ayena pour son dernier Projet ?
Ulrich Takam : C’est juste que je me dis j’ai envie de bosser avec x où y, je contacte la personne qui est libre de me dire oui ou non…
Il y’a des personnes qui disent parfois non…
Pour Valérie Ayena j’ai passé un bon moment a négocié avec elle sur ce projet.
Dieu merci j’ai une casquette d’animateur Radio qui me permettait d’avoir un porte feuille large. Mon premier contact avec Valérie était en 2015-2016, je voulais l’avoir pour mon émission sur kalak Fm ma stratégie était simple la contacté via Instagram puisqu’à cette époque j’étais ”no name” et Instagram n’avait pas la possibilité de co-administrateur et un jour elle me répond en me disant qu’on pourra arranger en février quand elle viendra au Cameroun…
Malheureusement son agenda ne lui permettait pas celà mais quand en 2016 elle arrive au pays on programme l’émission et elle arrive en retard pour cause de maladie d’ailleurs on a juste passé 10 à 16 minutes ce jour là. Son retard comme je disais tantôt joue en ma faveur et c’est ainsi qu’on se revoit à Douala o je réussi avoir son contact.
Et voilà je lui fais la demande pour les délires de Takam, elle accepte sans rien demander en retour tout comme Locko quand il s’appelait shamy Locko à l’époque.
Laura Dave Média : Parles-nous du projet ”Slam-up” avec Lydol la slammeuse ?
Ulrich Takam : Lydol et moi dans nos délires nous avons pensés à créer un événement qui mettra en avant nos arts, et on avait l’impression que nos deux univers avaient du mal à être visible et du coup l’union fait la force, on a essayé, on a soumis le projet à l’Institut français du Cameroun qui l’a adopté depuis 4 édition déjà.
Slam-up c’est l’association des genres défavorisés de la musique et de l’humour.
Laura Dave Média : Êtes-vous satisfait à l’issue des trois éditions et la dernière qui vient de se dérouler entre Douala et Yaoundé ?
Ulrich Takam : Aujourd’hui on est rendu à la 4eme édition, les gens y croient…
Nous sommes très satisfaits et déçu par l’ami Corona virus qui vient un peu changer les choses, sinon c’est une belle aventure.
Il y’a des jeunes qui vont et qui peuvent suivre le mouvement à l’exemple de Ellie qui a participé à la première édition et qui aujourd’hui est souvent sur la scène du Valéry Ndongo show, je pense que des personnes comme ça nous galvanise encore plus.
Laura Dave Média : Qu’avez-vous prévu pour cette fin d’année 2021?
Ulrich Takam : (Rire) Me marié, ma bae tarde déjà trop…
Laura Dave Média : Votre mot de fin.
Ulrich Takam : On ne lâche rien, on doit toujours continuer d’y croire, si jamais ça venait à s’arrêter on aurait fait quelque chose.
Laura Dave Média : Merci d’avoir répondu à nos questions Ulrich Takam.
Ulrich Takam : C’est moi qui vous dis merci.
Propos recueillis par Serge BONNY