Originaire de la région du Sud au Cameroun, Sandrine Nnanga est une chanteuse et actrice camerounaise dont le talent n’est plus à démontrer. Épouse du réalisateur camerounais Adah Akenji et mère de deux enfants, elle s’est créée un parcours admirable. La chanteuse débute sa carrière en tant que choriste au sein du groupe « Macase » dirigé par Serge Maboma. Dans le besoin de construire son propre répertoire, Sandrine sort son premier album titré « INTRODUCTION » en novembre 2020. En partenariat avec son époux, ils fondent le label « MetrooMedia ». L’actualité de Sandrine Nnanga est la sortie le 21 juillet dernier de son premier Ep « Essence » composé de sept titres. Au cours d’un entretien exclusif qu’elle a récemment accordé à Laura Dave Média, Sandrine Nnanga dévoile son parcours et les avantages dont elle jouit en tant qu’épouse de réalisateur de vidéoclips.

Laura Dave Média : Bonjour Sandrine Nnanga comment allez-vous?
Sandrine Nnanga :
Bonjour Laura Dave Média je vais super bien par la grâce de Dieu.

Laura Dave Média : 2016 marque le début de votre aventure professionnelle dans le monde de la musique avec notamment le groupe « Macase ». Dites-nous comment s’est faite l’intégration de Sandrine dans cette troupe?
Sandrine Nnanga :
c’est après l’obtention de mon baccalauréat que je rencontre Serge Maboma. Je commence par être choriste parce qu’il y avait un besoin de choristes pour le deuil de papa Noël l’ancien chef d’orchestre de Manu Dibango de regrettée mémoire. Pour sa veillée artistique on a fait venir huit choristes parmi lesquelles moi, Merveille Tchambe de regrettée mémoire et Leonie Langa. Après cette soirée, nous commençons à être « les 3 vierges » qui étaient les choristes de Macase à cette époque là.

Laura Dave Média : Après, qu’est-ce qui motive vraiment Sandrine à quitter le groupe Macase ?
Sandrine Nnanga :
le problème de timing. Ce n’est pas évident de suivre plusieurs carrières à la fois. Naturellement ce n’est pas la rupture car nous sommes toujours ensemble. Je me bats comme je peux pour assister le groupe notamment aux prestations. Je pense que c’est une assistance mutuelle qu’on se donne.

Laura Dave Média : En 2018 vous faites une magnifique reprise du titre « Osi dimbea » avec Ben Decca. Racontez-nous, les coulisses de cette belle collaboration qui vous a dévoilé au public.
Sandrine Nnanga :
Pour cette collaboration, c’est la chanson elle même qui a battu sa campagne. Je me suis rapprochée de certains de mes aînés qui étaient déjà dans le game notamment Gervais Ngongang et il m’a dit c’est plus facile et moins coûteux de commencer par faire la cover d’une chanson connue. J’ai voulu rentrer dans le patrimoine culturel camerounais et reprendre un classique. Je n’ai pas longtemps réfléchis d’ailleurs car « osi dimbea » est une des chansons qui m’a bercé dans mon enfance. J’ai commencé à travailler le projet seule car je ne trouvais pas véritablement un artiste qui pouvait bien reprendre la partie de Tonton Ben. Alors on s’est dit pourquoi ne pas le faire avec Tonton Ben ? C’est ainsi qu’on a pris contact et puisque que je ne pouvais pas le faire venir à Yaoundé, je suis allée le voir en studio. Arrivée, il me dit mais « osi dimbea » est une ancienne chanson tu ne préfères pas qu’on fasse une nouvelle ? Pendant que j’étais entrain de battre campagne, mon manager a eu la bonne idée de jouer la chanson et quand il a écouté, il a dit « oh ça c’est ce qu’on appelle s’approprier une chanson ». Et là il a dit oui et on filmé.


Laura Dave Média : En terme de modèles, de quels autres chanteurs locaux s’inspire Sandrine Nnanga?
Sandrine Nnanga :
les modèles camerounais qui m’inspirent sont des femmes et j’en ai deux Charlotte Dipanda et Grâce Decca.

Laura Dave Média : Pourquoi l’une et pourquoi l’autre ?
Sandrine Nnanga :
Charlotte Dipanda parce que j’aimerais avoir le côté diva, le côté vocal, atypique et authentique. Grâce Decca justement c’est son côté gracieux. J’aimerais faire le mélange des deux. Être une artiste atypique et gracieuse qui inspire également des générations à une vie un peu plus saine et authentique.

Laura Dave Média : Sandrine c’est un album « Introduction », un EP « Essence » et d’autres singles qui pour la plupart évoquent l’amour. Pourquoi rester focus sur cette thématique depuis le début ?
Sandrine Nnanga :
je suis de ceux qui pensent que l’amour est le sentiment dont on devrait le plus abuser. Je chante l’amour dans tous les sens. Je chante l’amour comme une femme comblée, je chante l’amour du regard d’une femme craintive parce que l’amour c’est quelque chose qu’on ne connaît pas et qu’on ne contrôle pas. Je chante l’amour aussi par ma foi.

Laura Dave Média : Dans votre parcours musical, on remarque que vous êtes plus en collaboration avec les jeunes en dehors de la première avec Ben Decca. Pensez-vous à offrir aux mélomanes d’autres sonorités avec des sommités de la musique camerounaise et africaine ? Est-ce qu’on aura une autre légende dans le futur ?
Sandrine Nnanga :
Une autre légende j’espère que oui. Personnellement je pense qu’on ne devrait pas oublier qu’il y a des personnes qui ont posé des bases pour que tout se passe bien pour nous. J’ai à cœur de remettre au goût du jour tout ce qui est classique car je pense qu’on devrait rendre hommage aux personnes quand elles sont vivantes. J’ai fait deux covers, un avec tonton Ben et « sweet mother » mais je me suis arrêtée parce qu’il faut que je constitue mon propre répertoire. Des collaborations avec des légendes je souhaite et j’espère qu’il y en aura encore.

Laura Dave Média : à quelles légendes vivantes aimeriez-vous rendre hommage ?
Sandrine Nnanga :
Je dirais Petit Pays que j’aime beaucoup et Marthe Zambo.

Laura Dave Média : « Essence » est l’EP qui fait votre actualité après vos deux maternités. Épouse de star et femme du showbizz, quel est le quotidien de la mère, femme au foyer et chanteuse que vous êtes ?
Sandrine Nnanga :
mon quotidien est assez rempli. Je suis une artiste, une maman et une épouse comblée. Pouvoir gérer une carrière artistique et une vie intime n’est pas évident mais j’y arrive avec beaucoup d’aide. J’ai la grâce d’avoir un mari qui est dans les deux camps et m’aide à être efficace sur le plan professionnel en tant qu’artiste et aussi sur le plan intime en tant que femme et maman. J’aimerais remercier Adam Akenji pour tout le soutien qu’il m’apporte. Je remercie également toutes les personnes qui m’entourent.

Laura Dave Média : Femme de realisateur de vidéoclips, quels sont les avantages que vous avez par rapport aux clients de votre époux ?
Sandrine Nnanga :
je suis femme de réalisateur oui, mais je n’ai pas d’avantages. Je suis en collaboration avec « MetrooMedia » qui appartient à Adah Akenji et Sandrine Nnanga car nous sommes partenaires. Je jouis de tous les avantages qu’une personne signée dans une maison de production peut jouir. Ce n’est pas parce que c’est mon époux qu’il va faire plus que ça. Quand on a des réalisations à faire on cherche le financement ensemble. Être la femme d’un réalisateur n’a réellement pas d’avantage. Sur 100% il reste objectif à 80% au moins.

Laura Dave Média : revenons sur « essence ». Dites-nous de quoi parle cet Ep de septs titres.
Sandrine Nnanga
: dans « essence » Je parle principalement de l’amour, de mon point de vue en tant que femme en privé et du point de vue de toutes les femmes. Je parle des attentes dans un couple. Je parle aussi de la femme engagée car pour moi, le foyer repose sur la femme et son amour devrait suffire à stabiliser une relation. Je parle de ce sentiment incompréhensible qui est l’amour et que je défini comme « maladie d’amour ». J’évoque également ma foi, la femme fidèle que je suis et la femme qui sait que quand le Seigneur a décidé que ça soit comme ça, ça sera comme ça.


Laura Dave Média : En terme de rythmes dans ce projet vous êtes plus dans un mélange d’afro beat, Makossa, zouk, RnB pourquoi le choix de ces rythmes au détriment des rythmes 100% camerounais ?
Sandrine Nnanga :
je pense simplement que la direction artistique a choisi ces rythmes parce qu’il faut que je reste fidèle à moi-même. Il faudrait qu’en écoutant, on sache que c’est Sandrine Nnanga.

Laura Dave Média : On assiste aujourd’hui à la naissance de plusieurs labels dirigés par des artistes qui pour la plupart ont été déçus de la collaboration avec leurs anciens labels. Quel est votre regard sur cette nouvelle donne ?
Sandrine Nnanga :
nous sommes dans une sphère où c’est souvent mieux d’être servit par soi-même. Depuis le début de ma carrière j’ai décidé d’être en auto production. Ce n’est pas qu’il y a eu une grosse déception avec d’autres labels mais je suis amoureuse de ma liberté et j’aime faire de la musique avec le cœur et toute la sincérité possible. Et, je suis de ceux qui pensent qu’il y a pas de mauvaise musique. Il y a juste des musiques qui demandent à trouver leurs publics.

Laura Dave Média : vous êtes très appréciée pour votre style vestimentaire qui est d’ailleurs très décent. Qu’est-ce que vous pensez de ces artistes femmes qui préfèrent exposer leur corps ?
Sandrine Nnanga :
je vais être sincérité autant que je peux ; dans la vie, pour vivre sainement il faut se concentrer sur soi-même. Je ne juge personne sur son choix. Si les autres décident d’adopter un style vestimentaire c’est forcément parce qu’elles ont des modèles qui vont dans ce sens là.

Laura Dave Média : « essence » est là, qu’est-ce qui va suivre pour votre carrière ?
Sandrine Nnanga :
il y a le « essence live tour » qui arrive à grand pas et qui s’étendra sur au moins cinq villes. Le média tour également se prépare. Nous préparons déjà le prochain album. Il y aura une séance dédicace
à Yaoundé et Douala et très probablement dans toutes les villes qui accueilleront le « essence live tout ». Restez connectés parce que de belles choses sont en cours.

Laura Dave Média : quel est votre mot de fin Sandrine Nnanga?
Sandrine Nnanga :
si je peux ajouter quelque chose ce sera merci. Merci à toutes les personnes qui me suivent depuis le début, qui m’encouragent, qui me déposent des critiques constructives, merci pour votre engagement dans ma carrière et pour tout ce que vous me donnez. J’aimerais également dire merci aux cinq personnes avec qui j’ai travaillé sur « essence » tant dans la composition que dans l’arrangement. Merci Hens, merci Sango Edi, merci Oken, merci Alex Dipanda et le directeur artistique Adah Akenji qui a tout coiffé, merci beaucoup chéri pour tout ce que tu fais.

Laura Dave Média : merci Sandrine Nnanga pour vos réponses sincères et votre engagement.
Sandrine Nnanga :
merci également à vous Laura Dave Média de m’avoir reçu.

Propos recueillis par Laura Dave et Michelle Pemahbu (stagiaire).

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