Figure emblématique de la jeune génération des humoristes au Cameroun, Markus a réussi depuis ces dernières années à se faire une place de choix dans cet univers où talent, créativité dans le but de susciter le rire priment. Après le clap de fin de la 9eme édition de son concept Stand UP Party, il a fait un tour dans les locaux de Laura Dave Media pour Entretien avec…

Laura Dave Media : Bonjour Markus et bienvenue dans les locaux de Laura Dave Media.
Markus : Bonjour, merci pour l’invitation.

Laura Dave Media : La légende raconte que Markus est très timide à la base mais, faisait déjà rire plus d’un à l’école. D’où vous vient cette amour pour le rire? Et ce pseudonyme Markus car à l’État-Civil votre nom est Max Roger Ekedi?
Markus : Effectivement mon nom à l’état civil est bel et bien Ekedi Max Roger communément appelé Markus qui est en fait le diminutif de Max et ma grand-mère au lieu de dire Max elle m’appellait plutôt Markus et j’ai adopté cela comme nom de scène.

Laura Dave Media : Entre 2006, année de votre intégration proprement dite dans l’humour (via l’association pour la promotion du cinéma camerounais) à Aujourd’hui, Markus a, au fil du temps inscrit son nom parmi les grands. Qu’est ce qui vous a donné la certitude que c’est votre réelle voie et qu’il fallait en faire un métier ?
Markus : Après l’association pour la promotion du cinéma camerounais, j’ai fait plusieurs stages dans les métiers du cinéma. Je voulais être star et après, plus j’évoluais, les gens autour de moi me disant “Tu peux être humoriste” je me suis dis pourquoi pas ! C’est ainsi qu’au fil du temps, je me suis lancé et surtout quand je commence à me rendre compte que ça peut payer avec des cachets de 100 à 200.000 par là. J’ai compris que si je me concentre le million peut sortir de là.

Laura Dave Média : Quel est le quotidien d’un humoriste ? À quel moment rédiger le bon script et comment savoir qu’il plaira au public ?
Markus : Nous ne sommes pas en Europe mais plutôt en Afrique. Moi par exemple, je suis très instable. Mais on s’arrange toujours à ce qu’on puisse avoir une heure de repos. Généralement lorsque je m’assois devant une feuille blanche pour rédiger le sujet d’un sketch je ne suis pas inspiré. Mes sketches viennent comme ça, je peux être entrain de causer avec quelqu’un ou j’ai eu à écouter une phrase, ça m’inspire. J’ai un petit cahier dans lequel je prend des notes…
C’est le pourquoi mes propres textes me font en premier rire et lorsque c’est le cas, le public va aimer. Chacun de nous à un génie et c’est ce génie qui s’exprime parfois.

Laura Dave Media : En dehors de la langue, celle bassa notamment, qu’est ce qui fait l’authenticité de Markus?
Markus : C’est vrai que le fond de mon humour, c’est ma culture mais, maintenant mon authenticité c’est ma facilité à adapter mon spectacle par rapport aux circonstances. Parce que même mes propres textes que les gens utilisent, je peux les réadapter en fonction des milieux. Sans me vanter, je ne suis un humoriste de Buzz. On a tendance à m’oublier mais je suis très constant sur le terrain. Un humoriste n’est pas un conférencier, c’est un faiseur de rire devant un public.

Laura Dave Média : Vous venez fraîchement de refermer la 9e édition de votre stand UP party, comment Markus fait pour tenir sur 9 éditions dans un contexte camerounais où le public n’encourage pas assez votre art comme on le voit ailleurs ?
Markus :
C’est difficile dans notre contexte !
En tant que Chrétien, je prend toujours ce qui est positif. Au Cameroun on se rend compte que les artistes ne sont pas encouragés et on ne peut pas mélanger tout le monde mais il y’a des personnes qui nous encouragent, même si c’est une seule personne c’est quelque chose.

Laura Dave Media : Quel est le bilan en terme de chiffre et retour du public de cette édition ?
Markus :
En terme de bilan, il est positif.
On se rend compte que l’on va crescendo que ce soit au niveau du sponsoring et également du nombre de spectateurs. A la première édition, nous étions à 2000- 5000 spectateurs maintenant, nous partons de 5000 à 10.000 avec un cadre qui a changé.

Laura Dave Media : cette édition a été marquée par la présence des humoristes internationaux. Comment on se sent quand on preste hors de son pays? Parlez nous de votre cas, parlement du Rire à Abidjan , Marrakech du rire, ya t-il une différence entre la scène Camerounaise et celles-là ?
Markus :
Quand je suis à l’extérieur du pays, je me sens patriote et, à chaque fois c’est comme un challenge pour moi vue que je suis devant un public étranger et je dois donner le meilleur de moi. Quand tu vas au parlement du rire tu fais passer tes sketchs trois fois parce qu’il faut que Mamane, Charlotte Ntamack et Gohou Michel se rassurent que tu maîtrises bien ton texte. C’est au troisième passage que l’enregistrement se fait réellement avec le public. Au parlement le professionnalisme est mis en exergue et on se rend compte qu’on prend notre métier au sérieux.

Laura Dave Media On vous voit très proche d’une de vos collègues, Frida choco pour ne pas la citer. Quelle est la nature de votre relation?
Markus :
Avec Frida Choco Bronzé, notre relation est familiale et professionnelle. Nous sommes tous les deux originaire du Nyon-Ekele et à chaque fois qu’il y’a une occasion je lui fais honneur. Frida Choco c’est une petite soeur qui est brillante, elle a la volonté de travailler.

Laura Dave Media : Le public vous a très souvent comparé à Moustik le karismatik. vous avez partagé la même scène et même les mêmes sketchs, que pouvez-vous dire de son ascension fulgurante ?
Markus : C’est un frère qui a su mettre les petits plats dans les gras, il a su travailler sa notoriété et son branding grâce aux réseaux sociaux.

Laura Dave Media : l’humour camerounais en 2023, comment le décrirez-vous en 03 mots ?
Markus : Encourageant, Innovant et prometteur.

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Propos recueillis par Serge Bonny

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