Darry Kuika est un jeune artiste musicien camerounais qui cumule plus de 10 ans dans l’univers musical. Depuis deux ans aujourd’hui, il a décidé de se lancer dans une carrière musicale solo avec un premier single « Nkoni » et il y’a moins d’une semaine un 2nd en hommage à Dieu. Laura Dave Media l’a reçu dans ses locaux afin d’en savoir plus sur cet amoureux du jazz et surtout de la guitare basse.

Laura Dave Media : Bonjour Darry et Bienvenue chez Laura Dave Media.
Darry Kuika : Bonjour Laura Dave Media.

Laura Dave Media : Vos débuts remontent à 2007 par là mais c’est plutôt en 2021 que vous vous lancé officiellement dans la musique ? Pourquoi autant d’années ?
Darry Kuika : J’ai commencé très tôt dans la musique. J’avais je crois bien 7 à 8 ans par là et je jouais juste pour m’amuser vu que mon père avait des instruments de musique à la maison. Entre temps lorsque j’intègre le club musique de l’université en 2007, je commence véritablement à flirter avec le monde de la musique. Comme la guitare basse était l’instrument qui me parlait beaucoup, je me suis dis, je dois être un bon bassiste.

Beaucoup m’ont encouragé à me lancer dans une carrière mais, ce n’était pas encore le bon moment pour moi, il fallait veritament apprendre aux côtés de mes idoles Étienne Mbappe, Richard Bona.

Laura Dave Media : Avant vos 12 ans, vous étiez déjà encré dans la manipulation des instruments : Le piano, la guitare… Pour un enfant de cet âge, qu’est-ce qui explique cet attachement aux instruments ?
Darry Kuika : Je dirais que c’est beaucoup plus l’environnement qui m’a contraint d’aimer la musique. Tout naturellement je m’intéressais à la musique et quand un tonton jouait je parvenais à capter le bon du mauvais.

Laura Dave Media : Vous faites partie des lauréats de la 5eme des Aladji Touré Master classes. Qu’est-ce que les compétitions ou les formations apportent au développement des carrières de chanteurs ?
Darry Kuika : Vu que nous n’avons pas d’école de musique, les masters classes sont très importantes pour les artistes camerounais parce que la plupart apprennent dans les cabarets.
Les initiatives de Aladji Touré, Étienne Mbappe et André Manga qui ont fait le tour du monde et appris à l’extérieur sont louables. Ils des informations qui sont capitales, on a apprend avec eux la théories sur la musique, on pratique la musique et on y ressort même avec des outils sur le comment un artiste doit se comporter sur la scène internationale.

Laura Dave Media : Depuis quelques jours, vous avez livré le single  »Men Nsi ». Ou vous parlez de Dieu. On aimerait bien savoir ce qui justifie cette thématique poussée vers la religion ?


Darry Kuita : « Men si » c’est du Mendumba et en français ça veut le fils de Dieu. Le choix de ce titre c’est juste pour parler de ces personnes qui ne sont pas contentes du succès, de l’évolution des autres, qui font tout pour détruire les autres et à la fin de la chanson je dis ça ne sert à rien. Quand c’est Dieu qui a donné il a donné, il faut juste travailler et attendre son tour.

Laura Dave Media : Cette chanson à une connotation religieuse pourquoi ce registre pour quelqu’un qui fait dans la musique de cabaret ?
Darry Kuika : Même mon premier single a une connotation religieuse mais, je pense que ce choix est lié à mon enfance. Mon père était enseignant des collèges missionnaires donc on allait aux cultes tout le temps, je jouais aux instruments et je chantais à l’église évangélique également.
Donc, c’est tout naturellement que je porte mon choix sur du Gospel.

Laura Dave Media : Vous avez plus d’influence de Jazz dans vos musiques avec Men Nsi et Nkoni il y’a deux ans surtout la valorisation de la langue Mendumba. Qu’est-ce qui explique ce choix du Jazz ?
Darry Kuika : Parce qu’il fallait que je puisse avoir une identité, quelque chose qui est propre à moi. Et, dans ma musique la seule chose que je trouve propre à moi c’est ma langue. Je puise un peu de partout que ce soit au niveau du rythme, dans les sonorités, les accords qui sonnent un peu trop World music et il me fallait une identité. Je le dis toujours, si je dois faire un Benskin, il ne sera pas aussi traditionnel, il sera coloré pour permettre à ceux de l’extérieur de se retrouver. Tu ne peux pas faire quelque de chose de traditionnel quand tu vises l’international. Ils diront que c’est bon mais ne se retrouveront pas.

Laura Dave Media : Une fois sur scène est-ce que le public est-il respectif , le fait de voir un artiste surtout jeune de chanter des musiques Jazz en langues locales ?
Darry Kuika : Je pense qu’il s’agit d’un problème d’éducation !
Même ceux de l’extérieur ne se retrouvent pas dans le medoumba vu qu’ils n’entendent pas ce que je dis mais, on doit réussir à transmettre le message avec l’émotion dans les instruments.

Laura Dave Media : Quel est de manière globale votre regard sur la musique camerounaise ces trois dernières années ?
Darry Kuika : Il y’a une nette amélioration, à un moment la musique de chez nous a pris un coup. On a l’avènement de la musique urbaine qui classe aujourd’hui la musique camerounaise dans les hits parades. Ça fait chaud au coeur de savoir qu’on peut hisser le drapeau camerounais encore plus haut.

Laura Dave Media : On célèbre la fête de la musique bientôt et par rapport aux droits d’auteur, est-ce Darry est inscrit dans une société au Cameroun ?
Darry Kuika : Je suis inscrit à la Sonacam en tant qu’instrumentiste parce je prestais dans les cabarets en tant que bassiste et joue dans les albums en tant qu’artiste.

Laura Dave Media : D’ici 5 ans comment Darry se voit ?
Darry Kuita : On va continuer tout simplement à travailler parce que le chemin est encore long. On apprend encore des aînés.

Laura Dave Media : Est-ce que ça ne vous tente pas des collaborations avec ces sommités de la musique que vous côtoyez (Étienne Mbappe et autres…)
Darry Kuika : Pas encore !
Je pense qu’il faut que je fasse mon chemin, il faut que j’apprenne encore, je suis sur le chemin de l’apprentissage. Etienne Mbappe c’est mon père on discute tout le temps, quand je fais des trucs je lui envoie, il écoute, il donne son avis par rapport à mon travail. Le moment
arrivera.

Laura Dave Media : Après ces deux titres, est-ce que Darry prévoit un album ou un maxi single pour bientôt.
Darry Kuita : Faire un album ou un maxi single pour quelqu’un qui s’auto-produit est lourd du coup je préfère aller sur un un single et après on ira sur un album.

Laura Dave Media : Merci Darry d’avoir répondu à nos questions.
Darry Kuika :
C’est moi qui vous remercie.

Propos recueillis par Serge Bonny

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