Du haut ses 26 années de vies sur terre, Ndo Ndo Jules Roger alias Aveiro Djess ou encore le Trankilomaitre s’est livré à nous ceci après la double sortie le 16 avril 2021 des titres ”Bois le café” et ”Bonbon” inspirés d’une polémique autour de sa personne il y’a peu de temps sur les réseaux sociaux. Son enfance, son parcours dans les quartiers chauds de Yaoundé et sa gloire à découvrir dans Entretien Avec.

Laura Dave Média : Bonjour Aveiro Djess et bienvenue chez Laura Dave Média.
Aveiro Djess : Bonjour, merci de me recevoir chez vous.

Laura Dave Média : ”Aveiro Djess” et ”Bangando” d’où vient ces petits noms?
Aveiro Djess : Aveiro déjà est le vrai nom de Cristiano Ronaldo et tout petit je jouais au foot, sauf qu’il y avait beaucoup de Cristiano Ronaldo dans mon équipe. J’ai essayé de me distinguer en y ajoutant Djess en rapport avec Djess Panebo, qui est le fameux rappeur et beatmaker qui a marqué l’histoire du rap dans le monde. J’étais très fan de lui et j’ai du faire la compilation des deux noms ça donne aujourd’hui ”Aveiro Djess”.
Bangando c’est par rapport au fait que j’étais un gars de la rue.

Laura Dave Média : Comment Aveiro djess réussit à faire le choix de la musique au détriment du football qui était sa première Passion ?
Aveiro Djess: C’est difficile le football ! encore que je venais d’une famille qui ne pouvait pas gérer ce qu’il fallait. Le football demande une bonne nutrition, beaucoup de suivi, moi je rentrais à la maison après un match de football je mange l’okok du coup c’était difficile… j’avais un don pour la musique et il y’avait une influence du coupé décalé ce qui m’a permit d’imaginer des choses, de faire comme le acteurs du coupé décalé, et enfin a être deejay, faire des atalaku un peu de partout.

A la base j’ai toujours voulu être un footballeur, j’ai grandit dans un ghetto, dans un marché ou tous le monde se bat pour poursuivre ses rêves et la musique a prit le déçu.

Laura Dave Média : Aujourd’hui Aveiro Djess se démarque dans ”l’Afro-degamme”, un style inspiré du coupé décalé, pourquoi ce choix?
Aveiro Djess : C’est comme savoir ce qu’on fait et trouver cette chose spéciale mais tu ne sais pas comment expliquer celà. Afro-degamme c’est un état d’esprit, une manière d’être libre… dans mes morceaux je ne suis pas figé à un style unique, je suis fidèle à un désordre musical et c’est ça que j’appelle Afro-dégamme.

Laura Dave Média : Revenons à ton enfance, quels sont les artistes camerounais qui ont influencé ton enfance ?
Aveiro Djess : J’ai été influencé par beaucoup de grands noms de la musique camerounaise à l’exemple de Eboa Lottin, Petit Pays, Ben Decca, Sergeo Polo…

Laura Dave Média : Aveiro Djess se considère t-il pour le DJ Arafat du Cameroun ?
Aveiro Djess : NON!!
je ne me considère pas comme le DJ Arafat du Cameroun mais, plutôt comme un artiste Camerounais qui s’appelle Aveiro Djess qui est très souvent taxé de DJ Arafat du Cameroun ce qui est normal vu que Arafat et moi on venait de la rue. Il savait d’où il venait et il a réussit moi également je suis ses traces.

Laura Dave Média : Après le décès de DJ Arafat tu as sorti une chanson ”Yoro” est-ce que c’était une stratégie Marketing pour te faire connaître et adopter par les chinois?
Averio Djess: J’ai toujours été fan de lui, vu que c’est sa musique qui me motive à être Deejay, ce discours est partout mais pour moi le choix n’était pas calculé pour une fin marketing mais à chacun son opinion.

Laura Dave Média : Depuis 2019 avec tes titres ”Rambo” et ”eeeyeeeeehhh” qui connaissent un succès fou, qu’est ce qui d’après toi fait ta force?
Averio Djess : C’est la MOTIVATION, la DÉTERMINATION… Comme j’ai grandi dans un milieu difficile et il fallait à chaque fois prouver que je pouvais et je pense que c’est cette motivation, cette envie de donner le meilleur de moi qui fait ma force parce que rien ne me déstabilise.

Laura Dave Média : Parles-nous du titre à succès ”Nyama”.
Aveiro Djess : ”Nyama” est inspirée de mon histoire et comme je le disais plus haut j’ai grandi dans un marché, c’est une partie de moi que je raconte dans la chanson afin de tirer un coup de chapeau aux débrouillards, aux jeunes qui ont perdu l’espoir et leur dire qu’ils doivent se relever pour avoir quelque chose de bien demain.

Laura Dave Média : Parlons de la résilience de ton contrat avec War Machine de Dex Willy.
Averio Djess : Le contrat est arrivé à son terme et on a décidé de ne plus fonctionner ensemble tout en restant en contact. Je garde de très bon rapport avec Dex Willy qui me propose parfois des shows.

Laura Dave Média : Quand tu regardes ta carrière quel est le commentaire que tu fais sur le Averio Djess de War Machine et celui de DjessGang ?
Aveiro Djess : Averio Djess à toujours été Aveiro Djess il n’ya jamais eu de averio Djess de War Machine ou de DjessGang. Je suis et je reste le même juste que je vois les choses autrement.

Laura Dave Média : Fin 2020 tu nous livres le titre le Nyama et en 2021 tu nous offres deux versions, mais la plus connue est celle accoustique avec Kareyce Fotso. Ne penses tu pas que cette version dénature le message dont renvoyait la première ?
Aveiro Djess : C’est la musique et on fait ce qui peut faire plaisir à ceux qui vont écouter ou affectionner cette autre version avec Kareyce Fotso. C’est pas forcément pour avoir des préjugés… ça été un honneur de chanter avec Kareyce Fotso, tout le monde ne peut aimer ce qu’on fait.

Laura Dave Média : Tu prends quand même beaucoup de risque, c’est le cas avec Lydol la slammeuse sur le titre ”Bango Bango”.

Aveiro Djess : Moi quand je veux faire un featuring j’essaie de connaître l’esprit de la personne avec laquelle je dois chanter et, pour Lydol j’ai vu quelqu’une de déterminer, qui malgré tout se bat corps et âme et c’est elle qui a tout fait pour qu’on se rencontre, qu’on travaille ensemble et voilà j’apprécie ses efforts.

Laura Dave Média : Le 16 avril tu fais une double sortie des titres ”Bois le café” et ”Bonbon”, d’où te viens une telle inspiration ?
Aveiro Djess : Je suis un concepteur et je peux concevoir une chanson qui très vite devient un pas de danse. ”Bois le café”, c’est quelque chose qui est venue dans ma tête comme quoi si quelqu’un est jaloux de toi qu’il boive ton café, je voulais que ce soit ainsi et moi je dis ce que je pense, je demande qu’on me respecte en fait dans cette chose.
le ”Bonbon” c’est un amusement, un message, je dirais même la réponse à la polémique qu’il y’a eu sur les réseaux sociaux autour de ma personne. ils sont racontés ce qu’ils voulaient sur les réseaux sociaux et je ne souhaite plus revenir sur ça parce que je trouve que ce n’est pas important pour moi. Moi la chanson actuellement elle tape et c’est le plus important.

Laura Dave Média : ”Bonbon” a un zeste de Mbolé, qu’est ce que toi en tant que friand des rythmes de la rue tu penses de ce style musical qui prend de l’ampleur ?
Averio Djess : J’ai grandi à Mvog-Bi, Etang-Bafia, Nkolndongo, Carrefour ipek, Olezoa, anguissa, mvog-ada… et c’est le Mbolé qu’on écoute là-bas, un mouvement initié par Petit Packo le père du Mbolè Camerounais. l’inspiration est venue dans ce sens j’ai ajouté un peu de moi dans cette chanson. Aujourd’hui le Mbolé prend une tournure extraordinaire et je suis fière mais, je pense que les tenants de ce rythme doivent penser à faire des chansons ensemble, revoir la façon de mixer puisse qu’il faut développer ce rythme afin qu’il devienne populaire. je suis fière de l’humilité de happy D’Efoulan et j’espère que les autres feront comme lui.

Laura Dave Média : Après ces deux chansons qu’est ce qui est prévue ?
Aveiro Djess : Un concert et un album parce que j’ai beaucoup de chansons en studio dont le public réclament.
Donc très bientôt je ferais encore mal.

Laura Dave Média : Un mot a l’endroit des bangando.
Aveiro Djess: Malheureusement la plupart ne sont pas androïd mais bon… le message est qu’il ne faut jamais arrêter de croire, être déterminé, être le meilleur dans ce qu’ils souhaitent faire.

Propos recueillis par Serge Bonny

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