Le réalisateur camerounais, Thierry Ntamack a célébré ce 30 mars 2023 au Krystal Palace de Douala le 3 ème anniversaire du studio Charisma dont il est le promoteur. Pour marquer d’une empreinte indélébile cette célébration, il en a profité pour présenter »BOSSERA’’ un film qui célèbre la bravoure de la gente féminine .
En plus de 20 minutes , ce nouveau bébé du cinéma camerounais essentiellement en langue fulfudé présente la comédienne Simone Dayanges, un personnage qui s’investit dans les métiers dits d’homme. Notamment celui de conductrice de tricycle et de camion. Au-delà de cette facette, BOSSERA puisqu’il s’agit d’elle dans le film incarne une femme brisée et humiliée qui a décidé de se reconstruire et de s’imposer dans la communauté telle une cheffe d’entreprise hors pair.
Cette action résulte de l’irresponsabilité dont fait preuve son conjoint. « Face à l’irresponsabilité de son époux alcoolique, ‘’BOSSERA’’ est la reine du Sahel, une femme, père et mère qui décide de se prendre en main pour assurer l’avenir de sa progéniture», explique le réalisateur.
Violence conjugale , l’analphabétisation sont entre autres les maux que dénonce le réalisateur.
Au Cameroun, les taux d’analphabétisme varient considérablement selon les régions : 40% dans l’Adamaoua, 50 % dans le Nord et 60% dans l’Extrême-Nord . Également depuis l’apparition de la covid-19 , les données et les rapports montrent que les violences conjugales se sont accrues de 54 % dans le Nord Cameroun.
‘’BOSSERA’’ SENSIBILISE
Souvent porteur d’un message, un film est conçu pour véhiculer des émotions. Il y’a des films qui marquent, qui ne laissent par indifférent. Il y a des films qui donnent plus que le divertissement, qui touchent l’âme . Mais au-delà de tous ceci Thierry Ntamack prône la formation des acteurs. Il a également pensé à rehausser le patrimoine culturel du septentrion. Ceci est d’ailleurs matérialisé à travers le choix de la langue et les sites de tournage. « parce-que Douala, Yaoundé existe il y’a la langue Ewondo , Bassa… Egalement au Nord il existe la langue Fulfudé », ajoute t-il .
La naissance d’une œuvre cinématographique passe nécessairement par des obstacles. Côté difficulté observée lors du tournage, Thierry Ntamack affirme « En zone montagneuse, le climat a été sévère. Il fallait s’adapter au caprice de la météo. La production d’un film coûte énormément d’où le souci financier ».
Comme projet, le réalisateur du «Blanc d’ eyenga» espère utiliser le court métrage comme outil de formation ceci dans l’optique de davantage professionnaliser le jeu d’acteur.
Géraldine -Laure POKA