Interview de:
 Christel Carole Nzitchoum– Fashion Designer – Fondatrice de la marque “COUSIN BE UNIQUE”

 

LDM: Bonjour madame, nous sommes heureux que vous ayez acceptée d’accorder cette interview au site Laura Dave Média qui est un site de tendance-sport-culture, pouvez vous vous présenter à nos lecteurs?

C.C.N: bonjour, je suis Christel Carole NZITCHOUM, 34 ans, Fashion designer… Je peux dire that’s pretty off (rires).

LDM: Pouvez vous nous brosser en quelques mots votre parcours?

C.C.N.: ah…Mon parcours! le brosser ne sera pas évident car cela prendra un peu plus de temps (rires), mais bon je dirai plutôt que le design chez moi c’est pas parce que j’ai vu quelqu’un le faire; c’est parce que c’est l’outil de la passion et ce depuis le berceau. Alors, mes études en Fashion design ont été faites dans une école italienne en Inde, parce que j’ai quand même été nomade et je pense même que c’est pendant mes multiples voyages que j’ai pu plus me familiariser et capter beaucoup plus de connaissances dans la mode.

LDM: Vous êtes propriétaire de la marque COUSIN BE UNIQUE à quoi renvoie-t-elle?

C.C.N.: La plupart de mes proches m’appellent “Dame Cousin” ou “Cousin” (éclat de rires) parce que plus jeune j’ai été trop entourée de garçons, difficile à croire mais j’étais un garçon manqué,je jouais au volley,je portais plus les pantalons baggui baggui, short etc… Et ce n’est qu’à 21 ans que j’ai commencé à porter les talons; vous vous imaginez (rires) bref, ce sont mes amis qui m’ont surnommé ainsi et je me suis dit… Tiens! C’est le nom que je vais utiliser pour la marque car pour moi il est personnel.

LDM: … Et “Be Unique”? 

C.C.N.: Be Unique euuuuh… S’il y’a une chose que je ne supporte pas c’est de voir ce que je porte sur quelqu’un d’autre; disons que c’est même à la base la raison qui m’a fait mettre sur pied ma marque. Pour la petite histoire, ma mère a elle aussi fait le design,et lorsqu’elle confectionnait mes tenues, je dessinais aussi de mon côté même si à la fin elle remportait toujours je proposais quand même quelque chose de particulier… Unique parce que j’aime être “Unique”!!!

LDM: Quelles ont été vos principales motivations dans la mise sur pied de cette marque?

C.C.N.: J’aime ce qui est beau, parlant,alléchant. Chez moi, crée c’est comme respirer et j’aime sans cesse aller à la conquête de nouvelles choses. Je ne design pas que les vêtements, il y’a aussi des sacs,des chaussures, des parfums etc… Mon univers est très versatile.

               

LDM: Au Cameroun, le secteur de la mode commence à être très bousculé, on observe une forte concurrence, qu’est ce qui différencie “COUSIN BE UNIQUE” des autres marques?

C.C.N.: Alors, ce que “Cousin” à de différent est au niveau de son tissu. La majeur partie de mes matières je les prends à l’étranger dans les villages lointains dont je me rassure qu’en les mettant sur le marché on en retrouvera presque pas; parfois même je vais souvent très loin, je design moi même la fabrique ou encore les dentelles, on les confectionne pour moi et je les met sur le marché. Je tiens à préciser que c’est beaucoup plus au niveau du luxe parceque je fais des articles en quantité très limitée et c’est très souvent une clientèle bien précisé et sélective qui aime ce genre de processus. Bien évidement, je n’ai pas oublié le pagne de chez nous… Ma marque est une saveur de culture.

LDM: Ce qui revient à dire que votre marque à presque 8 mois d’existence a un retour positif. A quel type de clientèle faites vous face sachant que vous êtes située à L’ATRIUM SPAR, dans un quartier résidentiel où tout le monde ne peut se permettre le luxe d’un article “Cousin Be Unique”?

C.C.N.: Déjà il faut enlever les préjugés, c’est vrai on a l’impression qu’une création ou un accessoire de ” Cousin” est cher, mais je puis vous dire que dans ma boutique, comme vous pouvez trouver un article de 1000frs CFA, vous en trouverez un autre de 500.000frs CFA, je m’arrange à ce que chacun trouve son compte et soit satisfait. Voilà en somme ma politique commerciale, il y va même sur les commandes en ligne parce que j’ai une clientèle assez variée venant de tout bord.

   

LDM: Comme vous l’avez sus-dit, vous avez été une personne très nomade, vous avez sans doute eu le choix de rester à l’étranger implanter votre marque sachant que la demande serait considérable, mais vous avez préféré revenir au Cameroun, votre pays d’origine le faire. Vos raisons?

C.C.N.: Comme je le dis tout le temps, chez nous au pays, nous avons beaucoup à donner, le secteur de la mode est un secteur économique dont fait bénéficier tout un pays, parce que tout le monde s’habille (rires) c’est vrai pas mal de personne n’ont pas encore compris le mécanisme mais j’ai la ferme conviction que d’ici quelques années ce sera un métier où plusieurs trouveront leur compte. Aussi j’aimerais bien dire à mes frères camerounais que ce n’est pas une utopie de dire que nous pouvons consommer camerounais au niveau quantité – qualité – prix.

LDM: Collaborez vous avec d’autres designers?

C.C.N.: (soupir…) très sincèrement je suis une personne très timide, casanière, occupée n’ayant même pas le temps pour sois-même, donc je n’ai pas encore rencontré grand nombre mais le peu de personnes que j’ai pu voir jusqu’ici le contact a été facile; la preuve j’ai été invitée à présenter ma collection lors du Festival Mode Cré’art par le promoteur qui est un collègue créateur de mode, et cela c’est fait tout naturellement, c’était super fantastique, j’ai véritablement été impressionnée.

              

LDM: Quelle personnalité ou people a déjà eu à mettre vos tenues?

C.C.N.: Je suis un nouveau bébé (rires) mais oui en 8mois d’existence il y’a des stars qui ont bien voulu mettre mes créations à l’instar de: Moustik le karismatik, Magasco, ou même Locko et c’est toujours plaisant!!!

LDM: Avez vous rencontré des difficultés à implanter votre marque?

C.C.N.: oui oui bien sûr comme tout le monde, car cela fait à peine 1 an plus précisément 8 mois que je suis là. La difficulté majeure, je vais sans doute me répéter est d’amener nos frères à consommer camerounais, arrêter de penser qu’ailleurs il y’a mieux, nous avons pas mal de jeunes créateurs qui proposent des choses extraordinaires à la limite inimaginable mais ils n’y a pas un réel soutien dans ce secteur et c’est bien dommage. Je pense que si nous consommons nos propres produits tout ira pour le mieux.

LDM: Des projets? Un défilé en vue?

C.C.N.: (hésitante…) Je suis perfectionniste, ou je fais bien, ou je fais pas. J’ai failli faire un défilé en fin d’année pour le 1er anniversaire de la marque mais je me suis rendue compte que je ne pense pas être prête, et que mon impact souhaité ne serait pas atteint donc je vais prendre le temps qu’il faudra dans ce sens.

LDM: Un dernier mot à l’endroit de nos lecteurs qui aspirent à être des Fashions Designers?

C.C.N.: De prime à bord, si vous voulez être des Fashions designers ne pensez pas que vous vous ferez de l’argent de suite; ou même que vous serez sur des strass et paillettes facilement, cela viendra avec le temps, le travail et l’abnégation. Je vous conseillerai même d’avoir un second boulot parceque si tu n’as pas de soutien, tu vas t’écrouler très vite… C’est un métier énorme et très demandant.

LDM: Ça été un plaisir

C.C.N.: Plaisir partagé!!!

 

Par Ordy BITSCHONG

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